Pourquoi le chamanisme est une spiritualité du XXIe siècle

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Sommaire

Salut les loups, depuis quelques mois, le chamanisme est entré dans ma vie. Ou plutôt, ma vie m’a fait entrer dans la pratique chamanique. J’ai vécu mes premières expériences, rencontres et lectures comme des évidences. Comme si, enfin, quelqu’un verbalisait des impressions et des ressentis que j’avais depuis toujours. J’ai alors eu le sentiment non pas de découvrir quelque chose de nouveau, mais de rentrer à la maison, là, dans un espace où tout reprend son sens.

On entend de plus en plus parler du chamanisme (et c’est tant mieux !), mais on y accole encore parfois un imaginaire collectif qui est assez éloigné de la pratique. Bien sûr, celle-ci peut prendre des formes multiples, car le chamanisme évolue et a traversé les âges, les cultures et les individualités. Cela étant dit, pour se repérer et avoir une première approche élémentaire, on peut en dégager quelques grands principes.

Ce que le chamanisme n’est pas

  • une religion : c’est une pratique spirituelle qui s’appuie sur une expérience individuelle qui s’inscrit ensuite dans le collectif et l’interdépendance aux autres êtres vivants.
  • une pratique menée par des gourous : en fait, il n’y a pas de chef ou de maître.
  • une pratique dans laquelle les gens entrent en transe, se mettent à crier, chanter, tourner autour d’un feu et font des bruits d’animaux : bien que cette conception me fasse sourire, en fait, non, je dois vous avouer que la plupart du temps le chamanisme n’est pas spectaculaire et qu’il peut même arriver que l’on ait l’impression de n’avoir rien vécu, rien vu, rien entendu… le noir et le silence total.

– À lire aussi : Guide et exercices pratiques pour une spiritualité en toute simplicité

Ce qu’est le chamanisme

Le chamanisme est une des pratiques spirituelles de l’humanité les plus anciennes, si ce n’est la plus ancienne ! Elle n’a jamais disparu et s’est développée un peu partout sur la planète. Pourquoi ? Parce que, entre autres, elle s’inscrit dans le respect de tout ce qui l’entoure : les êtres vivants, la nature, la Terre, l’univers tout entier.

Les praticiens chamaniques n’ont pas d’idole. Ils chérissent, honorent et s’inspirent autant de la biche ou de l’abeille que du rouge-gorge. Ils n’ont pas d’église ou de chapelle : l’univers entier est leur lieu sacré et la voûte céleste leur toit. Ils n’ont pas de père divin ou de dieu : la lune, le ruisseau, le rocher, chaque animal et chaque Homme leur sont précieux. Ils n’ont pas de bible, de commandements ou d’écrits saints : leur coeur, leurs intuitions et leur humanité leur livrent une sagesse universelle, qui les guide au quotidien.
Personne ne leur dira s’ils font bien ou s’ils font mal. Personne ne contraindra leurs intentions. Personne ne leur dictera de conduite, car ils cherchent, tâtonnent, reçoivent les signes et bâtissent une manière de faire qui leur est propre. Et en faisant, ils deviennent. Nul n’est supérieur à l’autre. Nul n’est meilleur que l’autre. Être Homme qui écoute sa voix profonde et qui essaie de poser des actes en toute sincérité et simplicité, c’est déjà être praticien chamanique.

Aujourd’hui, en occident, nous avons en grande partie évacué la religion, parfois sans prendre conscience qu’en fait, nous avons simplement glissé de certaines croyances et de certains dogmes à d’autres. Notre religion a tout bonnement changé de visage et de nom. Et en ce début de XXIe siècle, notre nouvelle Église nous enseigne le culte de l’argent, de l’individualisme, des possessions, de la consommation, de l’adversité ou encore du narcissisme…

Rajoutons à cela une déconnexion, plus ou moins importante selon les individus, à nous-mêmes, aux autres êtres vivants, à la nature et au sens de la vie… et nous obtenons un cocktail savoureux, qui nous a amenés à accepter et à participer au processus de destruction de notre planète et de sa biodiversité.

Je vous en ai déjà parlé dans mon article sur l’éco-anxiété et l’effondrement (que je vous invite à aller lire si vous ne l’avez pas déjà fait, afin d’avoir une vision plus complète du sujet) : face aux changements que nous traversons et allons traverser, qu’ils soient d’ordre social, climatique, économique, énergétique ou encore alimentaire, la dimension humaine et spirituelle est et restera un socle puissant, à partir duquel se réinventer et se relier les uns aux autres sera une source de joie et d’émerveillement salvatrice.

Renouer avec une spiritualité ne veut pas dire plonger aveuglement dans une nouvelle idéologie, car la spiritualité est un positionnement agnostique qui invite chacun à déployer son intériorité et à étendre en conscience son expérience d’être humain.

– À lire aussi 5 livres pour vaincre l’éco-anxiété et autres maux modernes

Pourquoi le chamanisme peut nous aider à traverser le XXIe siècle ?

Bien sûr, le chamanisme n’est pas la seule spiritualité à pouvoir nous aider à traverser ce siècle, mais il me paraît particulièrement faire écho à nos difficultés actuelles et futures…

Il est un très bon moyen, parmi d’autres, de passer à une action intérieure, qui remet la nature à sa juste place, mais nous permet aussi de démarrer une quête du sens de notre vie, de ressentir une véritable joie et d’asseoir un échange sincère avec notre environnement.

Harmonie absolue

  • L’objectif principal du chamanisme est la recherche de l’harmonie entre l’homme et ce qui l’entoure : règnes végétal, animal et minéral, ainsi qu’avec son lieu de vie et lui-même. Chaque élément constitutif de ce que nous percevons provient et fait partie d’un seul et même tout. À partir de là, comment oeuvrer autrement qu’en souhaitant préserver et respecter chaque élément qui compose le monde, même le plus infime ?
  • Il convient alors de cesser de maltraiter notre Terre et de la protéger, afin qu’elle puisse continuer à nous accueillir et à nous nourrir.
  • Le chamanisme invite donc à vivre plus sainement et à respecter l’environnement.

Humilité et simplicité

  • La pratique chamanique s’appuie sur deux positionnements : l’humilité et la simplicité. On est donc appelés à entrer davantage dans l’authenticité, à être nous-mêmes, sans trahir ce que nous sommes profondément, et à nous révéler clairement aux autres, dans l’expression de nos forces et de nos faiblesses.
  • L’un des passages nécessaires de la pratique chamanique consiste à se détacher des résultats, à agir sans rien attendre de particulier, à prendre du recul sur notre ego afin de l’observer pour considérer la place qu’il occupe et, ainsi, à ne plus se laisser guider aveuglement par lui.
  • La voie chamanique nous aide à (re)devenir maîtres de nous-mêmes et donc à gagner en sincérité et en liberté.

– À lire aussi : 4 bonnes raisons de pratiquer des rituels

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La voie du milieu

  • Le chamanisme est une spiritualité qui ne verse dans aucun extrême et cherche la juste mesure et l’équilibre.
  • En toute situation, je suis donc convié à choisir la voie du milieu.
  • En conséquence, la pratique du chamanisme n’est pas exclusive et admet que l’on ait aussi d’autres croyances, d’autres pratiques religieuses ou philosophiques.

Respect, égalité et coopération

  • Le chamanisme induit le respect et l’amour absolu de la nature et de chaque chose qui nous entoure.
  • Il éveille notre conscience aux conséquences des plus petits gestes que nous faisons et ouvre une réflexion quotidienne sur l’impact que nous avons sur notre environnement (que cela soit une parole, un geste, une pensée, un acte).
  • Cette spiritualité est sans hiérarchie, sans élite, et donc sans autorité : les chamans n’ont pas une place plus élevée au sein des communautés et les rencontres sont toujours disposées en cercle. Il n’est pas possible de se battre pour une position particulière ou pour le pouvoir.
  • Le chamanisme s’appuie sur son environnement direct : un papillon, un caillou, un arbre, le printemps, la nuit… ainsi que sur une transmission orale. Il n’est donc pas non plus possible d’entrer en lutte pour une possession.
  • Le chamanisme ne sépare pas et ne hiérarchise pas non plus les animaux, les végétaux et les minéraux. Il réunifie ce que l’on a mis tant d’énergie à séparer. Et par là même, il rompt ce pacte d’ignorance et de silence que nous avons passé avec notre culture, notre société et notre éducation : si un animal, une plante, une pierre est aussi vivant que nous, Hommes, alors nous nous devons de lui accorder autant de soin et de valeur qu’à n’importe qui d’autre. Dès lors, nous ne pouvons plus lui faire de mal, l’utiliser sans considération ou pire, le détruire.
  • Il y a donc égalité entre tous les êtres humains, mais aussi entre les Hommes, les animaux, les végétaux et les minéraux.
  • Plus qu’un principe d’égalité, le chamanisme s’appuie en fait sur un principe d’interdépendance qui invite à la coopération : nous sommes tous reliés les uns aux autres pour ne former qu’Un.
  • La vie sur Terre est donc perçue comme une expérience au sein d’une communauté, dans laquelle oeuvrer pour le commun resserre les liens.

– À lire aussi : Guérir et soigner, l’immense différence

Principe de responsabilité

  • Le chamanisme est un moyen de prendre conscience de nos actes et de se rendre compte que nous sommes responsables de nos pensées, de nos actions, et même, d’une certaine manière, des événements qui nous arrivent. Il ne dépend que de nous de nous prendre en main. Une fois que nous commençons ce travail, il devient très difficile d’ignorer l’impact que nos pensées, nos actes et nos décisions ont sur nous-mêmes et sur notre entourage.
  • La voie chamanique nous redonne aussi le plein pouvoir d’autonomie dans notre guérison, car elle nous incite à en être acteur : elle nous fait prendre conscience que nous avons une responsabilité dans cette dernière, et que se soigner passe aussi par une acceptation et par une action intérieure (en plus, bien évidemment des soins classiques).
  • Et, bien sûr, en nous replaçant comme responsable de notre environnement, le chamanisme nous indique que nous nous devons d’agir au mieux pour préserver et protéger la nature.

Connaissance de soi-même

  • Le chamanisme nous permet d’apprendre à nous connaître, d’approfondir notre compréhension et notre rapport au monde.
  • Par la pratique, on établit une relation avec nous-mêmes et on creuse notre conscient et notre inconscient afin de mieux nous connaître. L’objectif, comme dans beaucoup d’autres spiritualités ou religions, est d’atteindre une forme d’harmonie. On va donc sonder notre intériorité et apprendre à l’assouplir.
  • Au fur et à mesure, on est alors mieux à même d’analyser nos comportements, de travailler sur nos propres blocages, d’identifier nos blessures limitantes, mais aussi de comprendre les autres, d’éprouver de l’empathie, de désamorcer des conflits, de dialoguer sereinement, d’avoir des réactions posées et réfléchies…
  • Nous développons donc notre sensibilité humaine et nos qualités de coeur et d’esprit. Ce dont nous aurons cruellement besoin à l’avenir !
  • On se concentre sur la recherche de la lumière et donc de la bienveillance envers tout et tout le monde.
  • On est amenés à améliorer notre hygiène de vie à travers la connaissance de la nature (soin avec les plantes, alimentation, etc.) et de notre propre fonctionnement.
  • La pratique chamanique se base sur nos ressentis et nos intuitions, plutôt que sur la logique et le raisonnement. Elle nous permet alors de nous reconnecter à nous-mêmes, de réapprendre à nous écouter tout en faisant confiance à nos sensations, qui apportent autant de réponses que notre intellect. Les deux sont complémentaires. Nous avons rejeté l’instinct au profit du cartésianisme pendant trop longtemps : il est temps de retrouver un juste équilibre pour voyager entre les deux.

On réapprend à être humain…

Au final, le chamanisme permet de renouer avec nous-mêmes, avec notre rapport à la nature et avec des histoires ancestrales. Nous pouvons trouver une paix qui nous permet de vivre plus sereinement notre époque et d’accueillir les défis futurs avec aplomb. On réapprend à être humain : à incarner un être qui marche les pieds bien ancrés sur Terre, qui entretient une relation avec les animaux, les arbres ou les rivières qui peuplent les alentours, tout en étant aussi relié avec le cosmos et avec un souffle qui le dépasse.

– À lire aussi : 5 choses qui ont provoqué des déclics spirituels dans ma vie

Ce qui personnellement m’a touchée dans le chamanisme

  • Retrouver un lien avec le vivant tout entier.
  • Ouvrir ma conscience à d’autres ressentis.
  • Me reconnecter aux animaux.
  • Me sentir accompagnée et guidée.

Quelques références

Et vous, que pensez-vous du chamanisme ?
N’hésitez pas, si vous avez des questions, à les poster en commentaire, je vous répondrais avec plaisir.
A bientôt les loups, je vous embrasse,
Laurine

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Photo A © Jeremy Vessey
Photo B © Philipp Pilz

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Commentaires

30 réflexions sur “Pourquoi le chamanisme est une spiritualité du XXIe siècle”

  1. Je ne m’étais pas encore beaucoup renseignée sur le sujet du chamanisme mais c’est un sujet qui m’intéresse de plus en plus alors ton article tombe à pic! En lisant, je me rends compte que je fais déjà beaucoup de choses mais c’est normal, à partir du moment où l’on développe sa spiritualité en général, beaucoup de pratiques amènent vers sur les mêmes chemins et le chamanisme, comme toutes les autres pratiques spirituelles un peu ciblées, n’apportent que quelques spécificités en plus 😉

  2. C’est un brillant article sur un sujet qui… pour la plupart est assez quelque peu fantasque.
    Je fais partie de ceux qui vive la perception sensorielle que :
    L’Homme e(s)t l’univers , macrocosme et microcosme à la fois .
    La science quantique commence à peine à le comprendre aujourd’hui , ce que les anciens connaissaient depuis des millénaires.
    Cette connexion avec la nature eux ils la vivaient, elle fessait partie intégrante de leurs quotidiens et nous nous commençons à peine à la redécouvrir .

  3. rosaetlesvivants

    Et bien, j’ai appris des choses ! Merci !

    J’en connais vraiment peu sur le chamanisme, si bien que j’en ai encore l’image « fantasque » que tu décris plus haut ! Pas que, mais elle est bien présente … Merci les documentaires à sensation de la TV.

    Je suis tout doucement entrain de rentrer dedans grâce aux cercles de femmes et aux 13 mères originelles.
    Quoiqu’il en soit, ça me semble juste parfait comme façon d’être et d’envisager le Tout. J’ai l’impression que c’est déjà ce que je fais, seulement je n’ai jamais pensé à poser le mot « chamanisme » dessus. Il faut dire que c’est un mot qui impressionne.

    1. Ah oui il y a des documentaires « spectacles » à foison sur le sujet ! Ils montrent aussi une certaine réalité, à ne pas renier, qui est le « profit » que peuvent faire certains avec cette spiritualité.
      Et oui souvent nous « pratiquons » tous un peu déjà le chamanisme, je trouve qu’on aurait pu l’appeler aussi « bon sens », ça aurait fait moins peur 🙂

  4. Merci pour cet article très riche. J’avais jusque la une vision très surfaite du chamanisme. J’aime les principes que tu as décrit. Je relierai to. Article à tête reposée plus tard afin de bien tout intégrer car ce que tu as écrit me parle.

  5. Merci pour cet article, je m’intéresse de plus en plus au chamanisme, et à la spiritualité en général et j’ai beaucoup aimé ton article. Vraiment complet.

  6. Coucou ! Je commence (doucement) à m’intéresser à de plus en plus de sujets ésotériques, dont le chamanisme. Merci pour cet article très intéressant ! je pense que je vais aller faire un tour sur tes autres articles 🙂

  7. Merci d’avoir mis des mots sur un instinct, des ressentis… C’est pour moi se qui vibre le plus au fond. J’ai hâte d’apprendre, de lire et de découvrir la suite…
    Bravo pour cet article !

  8. Bonjour Laurine, je te remercie infiniment pour cet article que je découvre en surfant sur ton blog suite à ta news letter pour Imbolc. Il me fait l’effet d’une révélation et éclaire bien des questions que je me posais sur mes ressentis et ma façon de cheminer. Une évidence que je n’osais pas reconnaitre jaillit de tes mots, il me faut l’admettre, j’ai le chamanisme dans l’âme. Cela fait plusieurs année que je pratique et partage des rituels que j’invente, la sagesse des peuples racines me fascinent… Le clin d’oeil dans cette histoire: je commence une formation pour devenir coach ces jours-ci et les formateurs nous incitent à trouver notre « style » propre et de commencer par faire une video de présentation qui nous ressemble. La mienne est en forêt, et je parle d’humanité, de bienveillance, de liens et d’authenticité. Ma façon d’être coach resonnera donc avec la lignée des chamans et de ce que tu exprimes avec tellement de clarté et de précision. Mille merci ! Félicitations et longue vie à ton blog !

    1. Magnifique Isabelle, merci pour ton partage et ton retour. Je te souhaite une merveilleuse exploration du chamanisme, en communion avec la nature, et de t’épanouir dans ton chemin de « coach en nature » ! 🙂

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