Le souffle, porte d’entrée vers le spirituel

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Sommaire

Bonjour à tous et merci à Laurine de me donner l’opportunité de parler du souffle sur son blog !

Je m’appelle Yvan. J’étudie et enseigne la respiration sur le site Art de la respiration. Mon approche de la respiration est assez cartésienne de part ma formation scientifique. La respiration est un outil extraordinaire mais paradoxalement totalement banal. En effet, tout le monde respire, donc quand on suggère aux gens d’entraîner leur respiration, ils sont généralement assez dubitatifs ! Pourtant, l’apprivoiser pour en tirer le meilleur est un véritable travail qui parfois confine à l’art !

Sur mon blog, j’essaie d’expliquer au maximum comment la respiration fonctionne, ce qu’elle apporte et comment l’utiliser au mieux en termes de santé, de travail corporel ou de sérénité mentale. Je parle parfois aussi des manifestations étranges, mais néanmoins explicables, qu’elle peut entraîner. Toutefois, tout aujourd’hui ne trouve pas une explication rationnelle. En effet, la pratique de la respiration m’a amené dans des zones qui sont bien plus proches de l’ésotérisme que de la science. C’est d’ailleurs dans ces sphères que j’ai trouvé des explications satisfaisantes sur ces phénomènes. C’est pourquoi je suis ravi de pouvoir aujourd’hui écrire cet article sur les aspects ésotériques du souffle en étant accueilli sur le site de Laurine, qui est bien plus adapté à cela que le mien !

Je vais donc traiter de l’intérêt du souffle pour trois domaines liés au spirituel. Toucher la nature de la conscience, travailler l’énergétique et communiquer avec « l’inconscient » ou avec autre chose…

Le souffle, présent et utilisé dans toutes les traditions anciennes

Le souffle est ce qui nous accompagne de la naissance à la mort. Toutes les formes de vie complexes respirent. Il n’est donc pas étonnant que de nombreuses personnes au cours du temps se soient intéressées aux propriétés du souffle. Rapidement, les gens ont compris que la respiration peut calmer le mental, donner de l’énergie ou renforcer le corps. Mais ce n’est pas tout. Quiconque pratique le souffle de façon consciente, attentive et assidue se rend compte que le souffle permet de déplacer et transformer des choses, aussi bien dans le corps que dans l’esprit.

Il n’est donc pas étonnant que le pranayama, le travail énergétique indien basé sur le souffle, ait plus de 5000 ans. Il n’est pas non plus étonnant que le souffle soit également utilisé dans de nombreuses traditions chamaniques pour accéder à des états modifiés de conscience. La médecine chinoise propose également un travail du souffle via le QiQong. Même les religions plus modernes comme le Christianisme utilisent le souffle dans les prières, par exemple via le rythme de diction ou des chants permettant également de se retrouver dans des états particuliers, favorables aux expériences spirituelles. On peut également parler des soufis qui utilisent aussi la respiration pour accompagner leur transe via la danse.

Enfin, pour les laïcs, beaucoup plus moderne mais basée sur des techniques anciennes, la pleine conscience utilise le souffle comme outil d’ancrage.

Le souffle est donc depuis longtemps associé à la spiritualité. Les mystiques ont rapidement compris que le souffle permet de nous connecter à un état plus proche du divin.

– À lire aussi : La philosophie du yoga

Le souffle et le silence mental

Si on doit commencer quelque part pour parler du spirituel, c’est d’abord par notre propre conscience. Pouvoir isoler notre conscience, soit qui nous sommes vraiment, implique plusieurs expériences et qualités dont la première est le silence mental. Or le silence mental n’est pas si simple à toucher dans notre monde surabondant en stimulations.

Cela semble ridicule, mais combien de temps pouvez-vous rester sans avoir une voix dans votre tête qui commente, pose des questions, ressasse ou s’inquiète ? Toute personne faisant un petit peu attention à son fonctionnement sait de quoi je parle. Si vous méditez, encore plus.

Le silence mental est une vraie qualité qui est difficile à obtenir et que l’on ne peut pas vraiment atteindre lorsqu’on le cherche. Un jour, on se rend compte qu’il est là en réentendant du bruit dans notre tête. C’est une expérience étonnante. Toutefois, je connais deux moyens simples pour générer cet état chez quelqu’un. On peut ainsi lui montrer ce qu’il recherche dans certaines méditations (tout en sachant qu’il ne le trouvera probablement jamais lors de la méditation…).

Le premier moyen est via une approche que je qualifierais de type énergétique. Il s’agit « d’attraper l’esprit de la personne » et de le poser dans un endroit bien précis dans la tête. Le silence arrive alors immédiatement. Seul problème, il faut un certain savoir-faire pour y arriver et cela demande donc la présence de quelqu’un qui sait le faire. Cependant, c’est parfait pour faire comprendre à quelqu’un ce qu’est le silence. Pour beaucoup, l’expérience peut d’ailleurs être effrayante.

Le deuxième moyen est beaucoup plus accessible et passera par la respiration. Pourquoi ? Parce que le mental n’est pas notre composante la plus éthérée, mais est très lié à notre corps et notre système nerveux. Calmez le système nerveux, vous calmez ce brouhaha incessant. La respiration rythmique et la respiration d’ancrage sont parfaites pour cela. Vous endormez le mental, puis le tenez occupé. Ceci permet alors à la conscience de s’exprimer et d’observer le fonctionnement de votre esprit lors de méditations. Je recommande donc l’utilisation de ces respirations avant des séances de méditation.

Vous pouvez ensuite effectuer une méditation sur le silence mental avec le protocole suivant :

  • position confortable, assis ou allongé
  • expirez par la bouche comme si vous expulsiez un pépin de pomme
  • laissez l’inspiration se faire de façon totalement passive par le nez
  • faîtes une pause respiratoire de la durée du silence qu’il y a dans votre esprit
  • dès qu’une pensée apparaît, réexpirez

Une respiration toutes les cinq à dix secondes est un bon rythme. Pratiquez l’exercice minimum dix minutes. Montez jusqu’à une heure de temps en temps et observez le silence.

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Le souffle, la visualisation et l’énergétique

Qu’est-ce que le chi, le prana ? Je ne me risquerai pas à aller définir ces concepts. Néanmoins, là encore, ils sont étroitement liés au souffle, pour des raisons différentes en fonction de la culture. Mais pourquoi sont-ils si liés ? Parce que la pratique subtile du souffle amène à sentir un second « vent » dans le corps qui n’est ni le sang, ni l’air.  Prenons l’exemple du pranayama, souvent mal défini comme l’art de la respiration. Le pranayama n’est pas l’art de la respiration, mais l’art d’utilisation du Prana. On va dans cette approche énormément utiliser la respiration pour faire bouger le prana qui est également porté par l’air.

Pourquoi le souffle est-il si utile pour travailler notre énergie vitale ? Parce que le souffle permet de sentir cette énergie non pas de façon théorique mais bien pratique. Avec la pratique, on se rend compte que cette énergie, ce vent que l’on déplace, peut avoir plusieurs formes, plusieurs rythmes et plusieurs consistances. Et chacune de ces formes aura des applications différentes, même si leur nature semble être la même.

Il est d’ailleurs intéressant, lorsqu’on sent cette circulation, de comparer la littérature moderne sur le sujet de la circulation énergétique et les écrits anciens, généralement beaucoup plus simples. Vous pourrez ainsi voir ce qui est de l’ordre de l’empirique ou de l’imaginaire…

En général, il y a tout de même un pont à faire entre la sensation de la respiration et la sensation énergétique. Pour faire ce pont, il faut un outil pour transformer la sensation du souffle, qui est déjà subtile, en quelque chose d’encore plus éthérée, plus proche de la nature de l’énergie vitale. Cet outil issu purement de l’esprit est la visualisation qui va accompagner le souffle, qui lui, bien que subtil, est dans la matière. En faisant ce double travail de suivi, on s’apercevra avec la pratique qu’il existe une sorte de vide entre les deux, vide que l’on remplira grâce à la pratique avec cette sensation d’énergie. L’énergie fera ainsi la liaison entre la matière et l’esprit, ce qui est traditionnellement son rôle.

Il est donc bon d’associer le travail de la respiration à certaines visualisations pour développer cette sensation.

Un petit exercice pratique :

  • position debout, pieds écartés à la largeur des épaules
  • inspirez par le nez en visualisant de l’eau fraîche venir remplir les jambes depuis la plante des pieds jusqu’à hauteur du genou
  • expirez par le nez en gardant la sensation de fraîcheur dans les jambes mais en visualisant un courant d’air chaud contenant les tensions présentes dans les jambes.
  • Pratiquez pendant cinq minutes et observez l’effet que cela a sur vous

J’aime beaucoup cet exercice très simple. Il amène à sentir beaucoup de choses.

Que faire une fois que vous sentez cette énergie (petite remarque, la chaleur n’est pas la sensation de l’énergie qui circule) ? Expérimenter. Mais c’est un autre sujet !

– À lire aussi : Kit anti-stress de la sorcière

Le souffle et les états modifiés de conscience

Le travail le plus subtil lié au souffle concerne les états modifiés de conscience. À ce niveau, j’en distingue deux types, ceux liés à des hyperventilations qui provoquent des hallucinations diverses liées paradoxalement au manque d’oxygénation du cerveau. Personnellement, je ne considère pas ces méthodes comme les plus efficaces pour avoir de l’information subtile, ces hyperventilations étant généralement très agressives pour le cerveau.

Un petit protocole simple pour voir ce dont je parle :

  • Inspirez par la bouche, puis réinspirez une seconde fois par la bouche
  • Expirez en vous relâchant, sans souffler de façon active
  • Recommencez cela pendant 3 à 5 minutes
  • Faites une apnée vide de trente secondes
  • Faites une apnée pleine de quinze secondes
  • Recommencez et faites l’exercice pendant vingt minutes minimum

Attention à être allongé quand vous faites cela. Mettez en plus une musique rythmique pour vous aider. Ne pratiquez pas cet exercice trop souvent. Et surtout, ne prenez pas pour argent comptant ce que vous pouvez voir pendant ces séances. Au mieux, il peut s’établir une conversation honnête entre vous et vous-même.

Plus intéressant, le travail qui va amener à des états modifiés de conscience. Non pas par l’hyperventilation, mais par le mouvement respiratoire qui va en quelque sorte hypnotiser le corps et le dissocier de la conscience. C’est personnellement la méthode que j’utilise le plus et qui a un grand succès auprès des gens qui pratiquent avec moi. C’est aussi la méthode qui donne les résultats les plus intrigants en terme d’informations ramenées par les participants. Elle est assez compliquée à décrire par écrit et, surtout, elle demande pour plus de sécurité quelques rituels de protection. Pour ceux qui connaissent les transes chamaniques au tambour, on se rapprocherait un peu de ça, mais l’induction se fait par le souffle, ce qui amène quelques variations par rapport au tambour.

Dans cet état, des manifestations énergétiques puissantes peuvent se produire. Lorsque cela arrive, ne vous inquiétez pas, laissez faire, n’intervenez pas et observez. Ou allez ailleurs avec votre conscience. Dans ce cas, vous pouvez faire des rencontres surprenantes et surtout, les informations qui vous sont procurées à ce moment-là ne peuvent généralement pas provenir de vous… Cela peut soulever pas mal de questions…

– À lire aussi : 13 conseils pour libérer ses émotions

Conclusion

Voici donc trois champs d’application du souffle qui conduisent à une pratique plus spirituelle. Je dirai même plus, le souffle est alors une porte d’entrée vers le spirituel. Mes élèves en général ne viennent pas pratiquer avec moi dans cet optique. Ils sont plutôt intéressés par la santé, la gestion du stress ou des thématiques plus classiques. Ce qui est intéressant, c’est qu’avec le temps et ce qu’ils expérimentent, ils s’ouvrent d’eux-mêmes à ces questions. La pratique prend alors un autre sens.

Cependant, comme je dis toujours, pour distinguer le magique de l’explicable, il faut déjà bien expérimenter l’explicable. Je ne commence donc jamais par cet aspect. Le spirituel est toujours une évolution de la pratique de la respiration consciente.

Voilà, c’est tout pour cet article, j’espère que vous y avez appris des choses sur le souffle ! Encore merci à Laurine pour l’opportunité et je vous dis à bientôt !

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Article invité rédigé par Yvan
Coach en respiration
Son site
Sa page facebook

Photo A © Mike Enerio

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Commentaires

8 réflexions sur “Le souffle, porte d’entrée vers le spirituel”

  1. Très bel article merci 🙂

    Je voulais juste partager deux mots que je trouve très beaux.
    Ruah, en hébreu, qui signifie souffle, vent, mais aussi espace (comme dans l’expression laisse-moi souffler d’ailleurs qui conjugue les deux notions). C’est l’air vital.
    Et Nefesh, toujours en hébreu, qui signifie âme, vie, ce serait le souffle de Yahvé qui transmettrait son esprit et la vie aux âmes / êtres devenus vivants.

    Finalement tout nous amène à imaginer que le corps et l’esprit sont intimement liés et coopère dans le grand ballet de la vie qui passe d’une cellule à un pensée.

  2. Je ne peux m’empêcher de penser tout le temps, au point que parfois j’ai du mal à m’endormir. Mais d’un autre côté j’arrive instantanément à faire le vide pendant la journée, à respirer tranquillement, à être calme à n’importe quel moment et peu importe la situation. Ressentir son corps, ne serait-ce que grâce à l’air qui le parcoure, donne une sensation d’aura, de bouclier autour de soi. Une protection qu’on peut appeler à n’importe quel moment pour se protéger ou se remettre très rapidement de ses émotions. Je pense que c’est principalement grâce à ça que je ne suis jamais malade et que j’évacue toutes les douleurs physiques très facilement. Je pense aussi que c’est à la portée de tout le monde, mais ce n’est pas facile à enseigner ou alors je ne suis pas doué pour expliquer. ^^

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